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Audinot. 53
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pour la fouftrairc aux recherches du comparant, il l'a fait cacher. Et comme d'après cette réponfe dudit fleur Audinot, qui jufqu'à préfent l'a amufé dc vaines promeffes, le plaignant n'a plus lieu de douter que ledit fleur Audinot n'a jamais eu le deffein d'époufer ladite demoifelle Jouglas (1), mais feulement de k féduirc, et qu'il entend fe pourvoir contre ledit fleur Audinot, il eft venu nous rendre la préfente plainte.
Signé : Jouglas ; Hugues.
(Archives des Comus., n° 298.)
V
L'an 1783, le mercredi 4 juin, quatre heures et demie de relevée, nous Mathieu Vaiiglcnne, etc., ayant été requis nous fommes tranfporté rue des Foffés-du-Temple, en une maifon appartenant aux fleur ct dame Audinot, et fommes monté au deuxième étage dc ladite maifon ct entré cn une chambre éclairée d'une croifée donnant fur la rue des Foffés-du-Temple ; où étant nous avons trouvé couchée dans fon lit Jeanne-Marie Jouglas, époufe de fleur Nicolas-Médard Audinot, directeur du fpectacle de l'Ambigu-Comique, demeurant dans la maifon où nous fommes, paroiffe St-Laurent : laquelIe nous a dit qu'elle avoit requis notre tranfport à l'effet de recevoir la plainte qu'elle entend nous rendre contre fon mari relativement aux fcènes fcandalcufcs, féviecs et mauvais traitemens qu'elle ne ceffe d'éprouver dc la part du fleur fon mari depuis qu'elle eft mariée avec lui, ct nous a dit qu'en 1776 elle époufa ledit fleur Nicolas-Médard Audinot. Quc les premiers mois de leur mariage fe pafferent dans le calme, Ia férénité et la tranquillité la plus parfaite et l'accord le plus grand, tel qu'il eft d'ufage entre des perfonnes bien nées, mais qu'elle ne fut pas longtems enfuitc fans devenir le fujet des fureurs ct des brutalités de fon mari ; qu'elle en fut même plufieurs fois la victime fans ofer cn porter fés plaintes à qui que cc foit dc peur dc nuire à la réputation dudit fleur fon mari. Quc malgré de fcmblablcs ménagemens de fa part, qui auroient dû lui procurer quelque réciprocité dc la part dudit fleur (on mari, cependant ce dernier, fans aucun égard pour la plaignante comme femme ct à caufe dc fon fexe, fe porta à des voies dc fait ct à des fcènes tout à fait fcandalcufcs que la plaignante paffa encore fous fllcncc ; mais comme aujourd'hui les chofes font à leur dernière période, elle croit devoir nous déclarer quc Ie jour des Cendres de l'année 1776 ladite dame Audinot rentrant dc la Comédie fut rencontrée chez elle par ledit fleur fon mari qui, fans aucun autre motif que celui dc la jaloufic, fe répandit contre elle cn invectives et en injures et la maltraita fortement à coups dc poing ct lui porta plufieurs foufflets. Qu'il y a à peu près vingt mois étant à leur maifon dc cam-
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(1) Audinot épousa peu apres Marie-Jeanne Jouglas, ct comme on le verra plus loin, iii lui ni elle n'eurent Heu dc s'en féliciter. On trouve sur Jeanne Jouglas quelques détails dansle pamphlet attribué au comédien Mayeur ct intitulé : le Chroniqueur désœuvré', T, 90 ct suiv.
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